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Les métamorphoses de l'anatomie à Grenoble

Au-delà de la formation initiale s’est fortement développée la fréquence des workshops, cours pratiques de formations à de nouvelles voies d’abord ou techniques chirurgicales innovantes. Nombreuses sont ici les disciplines concernées avec au total plus de 500 étudiants, chercheurs ou cliniciens qui bénéficient chaque année de ces installations.

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Workshop au laboratoire

Au long des locaux du laboratoire et en démonstration  permanente sont présentées des planches pédagogiques sur l’histoire et les techniques de l’anatomie, des dessins d’artistes anatomiques grenoblois, des pièces anatomiques regroupées par ensembles topographiques, fonctionnels ou pour leurs implications en clinique. Ce musée intégré s’offre à l’étudiant ou au visiteur pour imprimer ou raviver sa mémoire. Il raconte aussi l’histoire des travaux anatomiques et des hommes qui ici les ont conduits. Il témoigne des prodigieuses transformations, mutations même, d’une anatomie qui au grès du temps suit ou engendre les progrès de notre pratique.

Née d’abord au service des artistes, peintres ou sculpteurs, l’anatomie s’est développée surtout en réponse aux exigences toujours renouvelées de la médecine. Origine ou conséquence de l’évolution continue du savoir, elle est aussi le fruit de mutations ou de métamorphoses qui s’enchainent.

Tout ne pouvait avoir été dit et exploré malgré la profusion scientifique de la période historique où le regard visionnaire des premiers anatomistes grenoblois avait su devancer et favoriser de nombreuses applications de l‘anatomie à la pratique clinique. Comme l’art, l’anatomie est aussi celle des yeux qui la regardent; elle s’est donc redécouverte avec les nouveaux outils qui ont porté et changé le regard du clinicien.

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Epaule dessinée par Castagna - Panneau exposé au LADAF

L’usage en chirurgie de l’endoscope ou du microscope opératoire, pour plus encore de délicatesse et de précision du geste, a ouvert des voies mieux sécurisées à de nouvelles audaces. Avec elles les besoins dans la connaissance anatomique se sont transformés. La chirurgie fonctionnelle, réparatrice ou reconstructive a posé ses propres questions en particulier quand il a fallu marier et ancrer les prothèses au biologique.

Une autre génération d’anatomistes a progressivement fait vivre ces métamorphoses toujours dans le lien de l’hôpital et du laboratoire. Les grandes séries étaient maintenant à l’hôpital, structures ou régions anatomiques révélées en grand nombre au bloc opératoire ou sur les consoles du scanner ou de l’IRM. La question posée en salle d’opération devait aller chercher précisions ou vérifications au laboratoire pour des réponses toujours plus immédiates. La liste est grande de ces travaux dans cette période d’explosion des bio-technologies.

On peut en citer quelques-uns pour le développement d’une anatomie micro-chirurgicale du rachis ou de la base du crâne comme aussi l’entrainement à la micro-chirurgie vasculaire, tous justifiant de nouveaux équipements au laboratoire. Ce sont aussi des études biomécaniques sur le squelette réalisées pour assurer l’ancrage des moyens de fixation ou de prothèses ou encore celles de simulations posturales pour sécuriser les conditions de transports des patients atteints de lésions vertébro-médullaires traumatiques à haut risque d’aggravation secondaire.

Le laboratoire permettait d’étudier ces nouvelles dimensions du champ anatomique, d’explorer de nouvelles voies ou de servir de terrain pour la formation et l’entrainement à ces nouvelles techniques, cheminement en boucle à partir de la question répétée en clinique, recherche de la réponse au laboratoire, entrainement ensuite au nouveau geste chirurgical avant le retour plus sûr et efficace au bloc opératoire.

gestes_medico-chirurgicaux_assistes_ordinateur_h200.jpgLaissant toujours la place aux recherches jamais épuisées pour des travaux anatomiques encore de type conventionnel, ce développement de recherches anatomiques nouvelles, avec ou pour de nouveaux outils, a vu encore l’émergence d’un autre monde anatomique celui de l’anatomie virtuelle, de la modélisation des formes et des GMCAO (gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur) tous préludes de la robotisation.

modelisation_numerique_h150.jpgVéritable rupture épistémologique avec les travaux précédents, ces approches à l’aide du numérique, permettent progressivement de confier à la machine à la fois le support de la stratégie anatomique et la réalisation du geste. Un potentiel considérable s’est ouvert pour le repérage ou l’intervention sur des cibles anatomiques de haute précision. Une troisième génération d’anatomistes grenoblois, forts encore d’une autre culture, arrivait.

Modélisation en 3D du sacrum et du coccyx

Publié le 1 décembre 2021

Mis à jour le 7 décembre 2023